Agence économique de Madagascar et dépendances

Madagascar, 1920-1944

Sources :

Annuaire général des colonies, 1924-1925, et 1930-1931

FR ANOM Fonds ministériels, Agence économique de la France d'outre-mer, 763 (collections 1915-1919), 778, 801, 834, 764, 749, 900, 963, 520-521, 845, 821, 739, 824, 414, 410, 804-805

Fondée par arrêté du gouverneur général du 15 avril 1920, elle est installée rue du Général-Foy, à Paris. L'Agence économique de Madagascar a certainement récupéré les collections rassemblées par l'Office colonial sur Madagascar : à l'exposition de Lyon, en 1917, figure un album de photo de la Société d'alimentation de l'Emyrne. Les collections rassemblées entre 1915 et 1919, date de la dissolution de l'Office colonial, sont inventoriées.

Dans les années 1920-1925, son activité est surtout tournée vers la réalisation de films documentaires. La méthode est la même que pour les clichés : ils sont préparés par le gouvernement général, et l’Agence en assure la diffusion. Deux d’entre eux circulent abondamment auprès des établissements d’enseignement (en métropole et en Algérie), des associations et sociétés savantes (la Société de géographie), et de certains organismes comme la Ligue maritime et coloniale française ou la Chambre de commerce de Marseille : « A travers Madagascar » et « Madagascar pittoresque ». Le professeur Carougeau, enseignant à l’Ecole vétérinaire d’Alfort, en emprunte aussi pour ses conférences ; il faut préciser qu’ancien chef du service vétérinaire et des haras de Madagascar, il est aussi photographe amateur.

Le rapport sur l'exposition de Bordeaux en 1920. est fait par Sicre de Fontbrune : panorama par Rakotovao, 3 albums de la collection Nouffard, et 240 photos.

Les prêts sont toujours à titre gratuit et pour des projections gratuites : ainsi le directeur de l’Agence précise à la société Majestic-Films de Genève que ce sont des documents de propagande qui doivent être mis sous les yeux du public à titre absolument gratuits. L’Agence de Madagascar ne diffère pas des autres agences sur ce sujet et ce principe a toujours été respecté.

On prête aussi aux particuliers, comme l’administrateur colonial Truitard, qui se trouve, en décembre 1924, en congé, chez lui, à Dijon. Trois boites de clichés positifs sur verre pour projection intéressant Nossi-Bé, Diego-Suarez, Tamatave et Antsirabe lui sont envoyées.

On prête aussi aux revues, comme l’Image, qui publie, en février 1925, 14 photos qui lui sont prêtées par l’Agence, mais cette dernière a rédigé la note les accompagnant. Les principaux éditeurs parisiens ne sont pas oubliés non plus.

Si on refuse le prêt aux entreprises de cinéma, on ne va pas jusqu’à refuser l’offre de Pathé, qui réalise ses « pathéorama », bandes annonces qui passent en début de séance : 41 clichés négatifs sont ainsi prêtés à la firme pour cette réalisation. Elle a précisé la qualité des supports nécessaires : des formats 9x12 ou 13x18, avec les images dans le sens de la largeur. La mention Clichés d’art de l’Agence économique de Madagascar apparaîtra au début du film.

Comme dans les autres agences, la proximité de l’ouverture de l’exposition coloniale de 1931 provoque une accélération de la production, d’autant que le Gouverneur général Cayla a créé à Tananarive un Service photographique et cinématographique, que dirige un professionnel, Robert Lisan. Des paquets contenant 150 clichés sur les types ethniques, 98 clichés sur l’agriculture, 72 clichés sur les mines à la fois arrivent ainsi rue du Général-Foy en juillet 1931. Des centaines plaques de verre de diverses dimensions ont été donnés à tirer en triple exemplaire à la maison Pugeat de Paris, dès 1929. La maison J. Boldo Photographies et retouches industrielles (rue d’Isly à Paris) obtient un contrat pour 739 agrandissement d’après des négatifs envoyés par Madagascar (1930). De nombreux thèmes y sont représentés : agriculture et forêts, mines, pêches et industries marines, bâtiments civils, stations d’essais et fermes-écoles, hydraulique agricole, établissements d’enseignement et de santé, industries, commerce, banque, navigation et voies de communication, ethnographie, tourisme. Même la Compagnie générale des Iles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam prête son concours en envoyant les produits tirés des éléphants de mer et baleines, des langoustes, des pierres précieuses, ainsi qu’un lot de photographies encadrées.